Quoi de plus romantique qu’une nuit claire dominée par la lumière brillante et bienveillante de la pleine Lune ?
Imaginons la scène : Vous êtes au bras d’une charmante demoiselle au bord d’un lac, et vous observez le ciel étoilé. Pour l’impressionner, vous pointez la Lune du doigt et lui murmurez :
« Tu vois la tache sombre là ? Hé bien c’est la Mer de la Tranquillité, c’est ici que l’homme a marché pour la première fois sur la Lune.
- Oh chéri, c’que tu es romantiiiiique …
- Et le gros cratère brillant là ? Il s’appelle Copernic.
- Oh chéri, ce que tu es cultivé … Mais dis-moi, au fait d’où vient-elle la Lune ?
- Heuuu ……………………… Bah ......... j’en sais rien … »
STOP ! Et crack, le bide ... Non, non et non ! Je ne peux pas laisser ceci vous arriver ! Heureusement, Astropolis.fr est là pour vous sauver la mise (vous n’aurez qu’à me remercier en laissant un message dans mon livre d’or) …
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Aujourd’hui, nous connaissons beaucoup de choses sur la Lune : sa composition, son orbite, son influence sur la Terre, ses mers, ses cratères, etc … Sa cartographie est désormais complète, nous connaissons même sa face cachée. Pour finir, il restait à connaître son origine, car la Lune a une histoire. Disons plutôt que nous avons une histoire commune avec la Lune …
Soyons clairs : L’origine de la Lune fait encore débat, il n’existe aujourd’hui aucune théorie officiellement entérinée. Il en existe plusieurs, qui sont en concurrence, et qui sont plus ou moins acceptées. 3 hypothèses ont vécu, et sont aujourd’hui quasiment abandonnées, une dernière semble satisfaisante et met aujourd’hui tout le monde d’accord.
Les 3 premières théories :
La Lune aurait été un planétoïde passant à proximité de la Terre, qui aurait été capturé par cette dernière grâce à son attraction gravitationnelle. Force de marée oblige, le planétoïde se serait même peut-être disloqué en franchissant la limite de Roche ... La plupart des débris auraient alors étés capturés par la Terre, et se seraient ré-agglomérés pour reformer notre Lune. Ce scenario n’est pas satisfaisant dans le sens où il est difficilement concevable d’imaginer une petite planète tellurique puisse capturer un corps aussi gros et massif que la Lune, et l’amener à avoir une orbite stable autour de nous. En outre, l’analyse de la de la proportion de différents noyaux atomiques de la Lune aura révélé une forte similarité avec celle de la Terre, ce qui rend hautement improbable que les deux objets se soient formés dans des régions différentes du disque proto solaire …
Lors de la prime jeunesse de la Terre, celle-ci étant encore chaude et molle, notre planète aurait tourné suffisamment vite sur elle-même pour que le globe s’aplatisse et laisse s’échapper, par force centrifuge, une partie de sa matière. La matière éjectée serait alors restée prisonnière du champ de gravitation terrestre, et aurait formé notre satellite sélène après refroidissement. Cette théorie est contredite par la nature de la composition chimique entre les deux astres, qui est singulièrement différente, surtout dans la proportion de fer.
Lors de la contraction de la matière gazeuse du disque proto planétaire, la Lune et la Terre se seraient formées simultanément et conjointement à partir du même « grumeau » terrestre. Idée toujours fantaisiste au regard de la différence de composition chimique des roches … De plus, cette théorie n’est pas capable de rendre compte de la différence de taille proportionnelle entre le noyau lunaire et le noyau terrestre.
Heureusement, les planétologues proposent depuis quelques années un quatrième scenario qui semble convenir à tous les critères : Celui de la collision.
Cette théorie postule que, très tôt dans l’histoire du système solaire, alors que notre planète était encore une boule malléable de roches en fusion, un planétoïde de la taille de Mars serait entré en collision avec elle. Cette planète hypothétique possède même un nom : Théia.
La violence du choc aurait expulsé une énorme quantité de matière dans l’espace, dont une importante partie serait restée prisonnière du champ gravitationnel, l’autre échappant à jamais à la force d’attraction.
Cette matière en orbite serait entrée en rotation (suivant le mouvement rotatif de la Terre) et se serait ainsi aplati en forme de disque, jusqu’à former un anneau de poussières et de roches semblable à ceux de Saturne … Mais cet anneau terrestre se serait aggloméré en l’espace de quelques années seulement, formant alors une masse sphérique et chaude, qui en refroidissant allait devenir notre Lune.
Quant au planétoïde responsable de la collision, on pense que son noyau aurait en majeure partie été absorbé par le noyau terrestre et son manteau, le reste du noyau allant constituer celui le notre satellite.
Cette théorie, corroborée par l’analyse des échantillons de roches lunaires ramenés à l’occasion des missions Apollo, a également passé avec succès diverses simulations qui estiment l’âge de la collision à 42 millions d’années après la formation du système solaire.
La Lune est beaucoup plus légère que la Terre, et en effet, les simulations montrent que se sont les éléments légers de notre planète qui auraient majoritairement été éjectés dans l’espace et qui auraient été susceptibles de former notre satellite. Le fait est que la Lune présente les mêmes minéraux que la Terre, mais dans des proportions différentes : Les éléments légers sont très présents, les lourds très peu …
De plus, à l’époque de la collision, le noyau ferreux de la Terre était déjà quasiment formé, ce qui explique la très faible proportion en fer de la Lune comparé à celle de la Terre.
A ce jour, toutes les différences et similitudes entre la composition de notre planète et de notre satellite peuvent être expliquées par cette dernière théorie, c’est pourquoi c’est la plus admise aujourd’hui. Elle explique d’un côté comment leurs éléments ont une origine commune, tout en fournissant la raison de la différence de proportions entre les deux … Enfin, elle permet de comprendre pourquoi notre planète est la seule planète du système solaire intérieur à posséder un satellite si gros.