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Messier 16 a été observé pour la première fois par l’astronome français Philippe Loys de Chéseaux, en 1745. Mais c’est Charles Messier qui, le 3 Juin 1764 le retrouve pour le répertorier dans son catalogue des objets diffus, qu’on nomme aujourd’hui Catalogue Messier.
Messier le décrit comme un amas d’étoiles nébuleux "mêlé d'une faible lumière".
De lui-même, comme de John et William Herschel, aucun d’entre eux ne suggère la présence d’une nébuleuse entourant l’amas ouvert qu’est M16. Ainsi, le catalogue Messier et le New General Catalogue (NGC) ne décrivent M16 que comme un amas d’étoiles.
La présence de la nébuleuse n’a été détectée que vers la fin du XIXème siècle, au moyen de la photographie. On attribue la paternité de la découverte à E.E. Barnard (1895), suivi Isaac Roberts (1897).
C’est en 1908 que le catalogue IC II intègre la nébuleuse de l’Aigle sous le numéro IC 4703, avec la mention « amas M16 compris ».
M16 est un amas ouvert de type ‘e’ qui s’est formé à partir d’un nuage de gaz et de poussières interstellaire, après que celui-ci soit entré dans un processus de formation d’étoiles par effondrement gravitationnel. On appelle ces nuages des « pouponnières d’étoiles », comme c’est également le cas pour M42, la grande nébuleuse d’Orion. M45, les Pléiades, est également un amas ouvert du même type, à un stade beaucoup plus avancé puisqu’il ne reste du nuage de gaz que des volutes entourant les étoiles principales …
Le nuage de gaz qui entoure M16 est connu sous le nom de nébuleuse de l’Aigle, et est répertoriée dans le catalogue IC II sous le numéro IC 4703. Cette nébuleuse émet sa propre lumière au moyen de l’excitation de son gaz par les radiations à hautes énergies émises par les jeunes étoiles formées et en formation.
Encore en processus de formation, M16 est donc un très jeune amas stellaire. Il est âgé de seulement 5.5 millions d’années et le processus de formation d’étoiles est toujours en cours du fait de la présence de jeunes étoiles massives et très chaude de type spectral 06.
Situé à 7 000 années lumière, M16 est un amas ouvert de petite taille (7 minutes d’arc) comparé à la grandeur de la nébuleuse dont il fait partie intégrante (30 minutes d’arc), mais il est l’un des plus brillants qui soit, de manière absolue. Sa magnitude absolue atteint – 8.21.
L’amas M16, associé à la nébuleuse de l’Aigle, est situé dans la constellation du Serpent, à environ 7 000 années lumière.
Ses coordonnées : Ascension droite : 18h18.8mn / Déclinaison : - 13° 47’
Pour le localiser, commencer un parcours à partir de M24 (constellation du Sagittaire), puis 1° vers le Nord trouver M18 (amas ouvert), puis encore 1° Nord trouver M17 (nébuleuse), pour aboutir à M16 2° plus au Nord.
M16 se situe à 2.5° (19 minutes en ascension droite) à l’Ouest de l’étoile Gamma Scuti (magnitude 4.7).
Comme pour la majorité des objets diffus du catalogue Messier, l’observation de M16 nécessite de jouir d’un ciel de bonne qualité, de préférence sans pollution lumineuse.
L’amas seul est assez facilement observable, sa magnitude visuelle est de 6.4.
L’observation de l’amas, ainsi que de la nébuleuse de l’Aigle est préférable au moyen d’un faible grossissement.
A partir de 114mm, une bonne vingtaine d’étoiles se détachent sur un fond légèrement nébuleux et irrégulier. D’excellentes conditions vous permettront peut-être de pouvoir distinguer 3 concentrations nébuleuses, ainsi qu’une masse sombre au Nord de l’amas.
Il faudra monter au minimum à 300mm de diamètre pour pouvoir espérer entrevoir les 3 piliers de l’Aigle, qu’on surnomme communément « piliers de la création ».
Les splendeurs de la nébuleuse de l’Aigle ne se révèlent réellement qu’au moyen de la photographie à long temps de pose, de préférence à grande ouverture et avec un filtre anti pollution lumineuse (filtre O III).
NGC 6611
Sources :
http://messier.obspm.fr/f/m016.html
