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M14 a été découvert par Charles Messier, astronome français auteur du catalogue d’objets diffus du même nom, le 1er Juin 1764.
Cet amas globulaire lui apparait alors comme une nébuleuse dépourvue d’étoiles, de forme ronde et peu étendue, d’une faible luminosité. Il ajoute toutefois que l’observation de cette nébuleuse dans un instrument plus performant laisserait probablement apparaitre des étoiles. En 1769, il reporte cet amas sur la carte du parcours de la comète de 1769, qu’il publie dans les Mémoires de l’Académie royale de Paris.
En 1783, William Herschel résout cet amas en étoiles au moyen d’un grossissement de 300x. Il le juge très lointain, probablement au double de la distance de son voisin M10.
Des astronomes de renom qualifièrent l’amas M14 de « très beau et délicat » (John Herschel), « mince et élégant comme une comète » (Louis d’Arrest) …
M14 est un amas globulaire de forme faiblement elliptique, dont le grand axe est de l’ordre de 100 années lumière. Il est situé à 30 000 années lumière de nous.
Le diamètre de la partie principale est de 3 minutes d’arc, mais l’amas s’étend jusqu’à 11.7 minutes d’arc. Pour autant, sa concentration de classe VIII indique qu’il est dépourvu de noyau dense en son centre.
M14 est un objet peu brillant (de magnitude 7.6) car il est éloigné, mais sa magnitude absolue de – 9.12 (luminosité équivalente à 400 000 soleils) indique qu’il est en fait intrinsèquement plus brillant que ses compagnons M10 et M12.
M14 a un taux élevé d’étoiles variable, essentiellement de type W Virginis, plus de 70 ont été répertoriées.
Les étoiles les plus brillantes de l’amas ont une atteignent une magnitude visuelle de 14. Les 25 étoiles les plus brillantes ont une magnitude visuelle moyenne de 15.2 et appartiennent, de façon globale, au type spectral G0.
C’est dans M14 qu’une supernova fut découverte pour la première fois au sein d’un amas globulaire, en 1964, par Amelia Wehlau. En retrouvant des archives de 255 plaques photographiques prises entre 1932 et 1963, la supernova apparaissait sur 8 plaques, datées entre le 21 et 28 Juin 1938. L’étoile avait alors une magnitude visuelle de 16.
M14 se situe à quelques 30 000 années lumière de nous, dans la constellation d’Ophiuchus (ou Serpentaire).
Ses coordonnées : Ascension droite : 17h 37.6’ / Déclinaison : - 03° 14’
Il est relativement éloigné d’étoiles principales, pour le repérer mieux vaut donc partir de M10 : A 0.8° au nord et 10° à l’est.
On trouve également un autre amas globulaire à proximité de M14, qui n’est pas répertorié dans le catalogue Messier : NGC 6366.
Ce faible amas, de magnitude 9.2, se situe à 2° Sud et 2.5° Ouest de M14, juste à l’Est de l’étoile 47 Ophiuchi (HR 6493).
M14 est un amas assez peu lumineux, plus faible que M10 ou M12, il faut donc jouir d’un ciel de bonne qualité pour pouvoir l’admirer sereinement, dépourvu de pollution lumineuse.
Dans des conditions idéales, on peut déjà l’observer à l’aide de jumelles de 30mm.
L’amas est une faible tache laiteuse de 3’ à 4’ de diamètre qu’on peut d’abord assimiler à une galaxie elliptique dans de petits instruments.
Situé également à proximité d’un autre amas globulaire, M107, on les observe sans distinction dans un instrument de 100mm de diamètre, M14 étant toutefois légèrement plus brillant.
Un télescope de 150mm est nécessaire pour commencer à définir une granularité dans l’amas, à partir d’un grossissement de 200x. Dans de bonnes conditions d’observation, on peut alors repérer des étoiles réparties sur le halo, et dans le noyau.
A partir de 250mm l’amas s’élargi, on distingue un noyau de 4’ et la dimension totale atteint 10’ jusqu’aux bords du halo lumineux. On commence à y distinguer de petites chaînes d’étoiles situées au sud sud-ouest de l’amas, notamment un groupe de 5 étoiles de magnitude 13.
A 300mm, la résolution s’améliore nettement, il reste néanmoins difficile de le résoudre entièrement, une nébulosité laiteuse persiste …
En photographie, l’amas M14 a tendance à rougir du fait de la présence de nombreuses étoiles anciennes.
NGC 6402
Sources :
http://messier.obspm.fr/f/m014.html
Encyclopédie Astronomia, Editions Fabbri