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« Dis-donc, elle doit être proche la Lune, qu’est-ce qu’elle est grosse ce soir ! »
Il y a de grandes chances pour que vous ayez déjà fait cette remarque, un soir en jetant par hasard un coup d’œil à notre astre nocturne … Vous aurez peut-être d’ailleurs remarqué qu’il y a un lien entre cette observation et la position de la Lune dans notre ciel … Non ?
N’avez-vous pas remarqué qu’à chacune de ces occasions, elle se trouvait très bas sur l’horizon ?
Oui ? Ah ! Mais alors, ne pensez-vous pas que la cause de cette taille importante est d’avantage due à cette position basse qu’à la réelle proximité de notre satellite ?
Effectivement, l’explication ne tient pas au fait que la Lune s’éloigne et se rapproche de nous en fonction de son orbite elliptique. En fait, il n’y a aucune cause physique à ce phénomène !
Pour tout dire, la Lune est même moyennement plus éloignée de nous lorsqu’elle se trouve à l’horizon plutôt qu’au zénith, puisqu’il faut rajouter aux 384 000 km (moyens) qui nous séparent, les 6400 km de rayon terrestre supplémentaires … Un comble, n’est-ce pas ?
Alors, peut-être penserez-vous à un phénomène optique provoqué par notre atmosphère ? C’est vrai, la couche atmosphérique terrestre est plus épaisse à l‘horizon qu’au zénith … Plus exactement, elle n’est pas plus épaisse à proprement parler, mais les rayons lumineux qui la traversent à l’horizon sont inclinés et doivent donc traverser une plus grande épaisseur de couche atmosphérique.
Il est vrai que cela à une conséquence directe sur l’image qui nous parvient, puisque les rayons lumineux sont d’avantage filtrés : Les plus courtes longueurs d’onde restent d’avantage bloquées, c’est-à-dire la lumière bleue …
Voilà pourquoi, à l’horizon, la Lune prend une couleur rousse, et le soleil une couleur rouge.
De plus, cette couche atmosphérique courbe les rayons lumineux à l’horizon par phénomène de réfraction, ce qui déforme légèrement l’image : Le disque lunaire (ou solaire) s’en trouve légèrement aplati … Voire même carrément déformé en cas de fortes turbulences atmosphériques !
Pour autant, n’allez pas vous imaginer que la couche atmosphérique pourrait jouer un rôle de lentille (comme le fond d’une bouteille en verre) de nature à grossir l’image, l’explication n’est pas là !
La grosseur de la Lune à l’horizon est une illusion, qui n’a rien d’optique … Il s’agit finalement d’une interprétation cérébrale !
En effet, lorsque la Lune se trouve à l’horizon, elle se fond dans un décor le plus souvent constitué d’arbres, d’immeubles, montagnes etc … Notre œil voit la taille de la Lune telle qu’elle est réellement, mais notre cerveau extrapole … Il fait la comparaison entre ces objets éloignés de nous et la Lune. En s’apercevant que leur taille est sensiblement identique, il en conclue donc que la taille réelle de la Lune doit être énorme et pense devoir la corriger !
Ainsi, la Lune nous semble être plus grosse, et la raison est une sorte de « bug » de notre cerveau, une erreur d’interprétation … Et pourtant, vous en mettriez votre main à couper : La Lune est plus grosse !
A l’inverse, lorsque la Lune est au zénith, elle nous semble perdue dans l’immensité du ciel, et il n’y a plus de référentiel avec laquelle la comparer … Elle apparaît même légèrement plus petite qu’elle ne l’est réellement.
Il y a également une autre explication, qui peut-être complémentaire de la première, à savoir que la voûte céleste nous apparaît illusoirement aplatie, c’est-à-dire moins éloignée au zénith qu’à l’horizon. La raison tient au toujours à la même interprétation du cerveau : Ce qui nous est à l’horizon nous semble être très éloigné, alors que ce qui se trouve au zénith nous semble plus proche.
Sachant que la taille du disque lunaire est toujours (sensiblement) la même, lorsque celui-ci se trouve à l’horizon notre cerveau pense devoir compenser son éloignement apparent en le grossissant.
