Hubert Reeves

 

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Qu'est-ce qu'une planète tellurique ?

planètes telluriques

Le mot tellurique, existant depuis le XIXème siècle, désigne les planètes « semblables à la Terre ». Il est issu du latin tellus, telluris (« la Terre »).

Il existe deux sortes de planètes dans notre système solaire (et dans les autres systèmes stellaires jusqu’à nouvel ordre) : les planètes rocheuses et les géantes gazeuses.
Les planètes telluriques, semblables à la Terre, désignent donc les planètes rocheuses.
Dans notre système solaire, on en compte quatre : Mercure, Vénus, la Terre et Mars (dans l’ordre d’éloignement par rapport au Soleil).
Toutes ces planètes ont la particularité de posséder une structure interne similaire.
Les planètes telluriques sont constituées d’un noyau métallique en leur centre, entouré d’une épaisse couche de roches en fusion qu’on appelle le manteau, le tout cerclé par une fine épaisseur de roche solide qu’on appelle croûte.

structure interne des panètes telluriques
Structure interne des planètes telluriques du système solaire (+ la Lune)

Dans le détail, chaque planète est différente, du fait des proportions de matière qui la constitue, ou de son orbite par rapport au Soleil. Ainsi, de la nature de la planète découle sa physionomie et son apparence externe. La croûte des planètes n’est jamais lisse, elle est au contraire accidentée, témoignage de sa nature physique et aussi de son histoire. Une planète peut présenter des failles (ex : la Grand Canyon sur Terre, ou Valles Marineris sur Mars), des vallées, des montagnes, ou bien des volcans de natures différentes … Ces phénomènes sont le témoignage de l’activité interne de la planète, de ce qui se passe dans le manteau.

Valles Marineris
Valles Marineris, sur Mars, la plus grande faille du système solaire

Dans notre système solaire, les planètes telluriques sont les plus proches du Soleil, contrairement aux quatre planètes géantes gazeuses qui se trouvent plus éloignées : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Ces dernières, à l’inverse des planètes telluriques, ne possèdent pas de croûte solide à leur surface. Le seul endroit solide est finalement le noyau dont elles sont constituées, mais la majeure partie de ces planètes est composée de gaz (ammoniac, méthane, hydrogène, hélium, etc …), une sorte d’énorme atmosphère.
Cette organisation du système solaire n’est pas le fruit du hasard, elle découle de plusieurs facteurs comme la composition du disque protosolaire lors de la formation du système solaire, de l’influence du Soleil lui-même, mais aussi pourquoi pas des étoiles environnantes qui seraient venues nous frôler … L’histoire du système solaire comporte encore de nombreuses zones d’ombres, même si nous avons aujourd’hui pu répondre à de nombreuses questions.
On sait par exemple que lorsque le Soleil s’est « allumé » en entamant le processus de nucléosynthèse (les réactions thermonucléaires de fusion atomique), il a émis d ’intenses flux de rayonnement et de particules. Dans le plan du disque solaire (l’écliptique) ces radiations ont soufflé et repoussé vers l’extérieur les matériaux les plus légers, les plus volatiles, laissant à proximité ceux plus lourds, les poussières de roches et les métaux. Ces matériaux se sont ensuite agglomérés par phénomène d’accrétion, pour former les planètes.

disque protosolaire
Illustration du disque protosolaire

Comment avons-nous su de quoi étaient composées les planètes ?

Il faut remonter au XIXème siècle, et à l’apparition de la spectrométrie, pour que les astronomes aient pu, pour la première fois, distinguer les différences profondes de caractéristiques physiques entre les planètes telluriques et les planètes gazeuses.
La spectrométrie est la technique qui vise à analyser la lumière provenant d’un astre en la décomposant en détails (qu’il s’agisse de la lumière émise directement par une étoile, ou reflétée par une planète). On observe donc son spectre visible, celui-ci révélant toutes les informations disponibles sur la composition chimique de l’astre observé.

spectrométrie
La spectrométrie est l'analyse du spectre lumineux des étoiles, pour en déterminer la composition.

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